2 mai 2018
Je vais vous raconter une anecdote de ma vie qui aurait pu changer le cours de mon existence.
Dans les premiers temps de fréquentation avec mon amoureux, j’étais pleine de bonnes intentions pour lui, je pensais à lui faire plaisir, souvent avec des petits riens. Le soir, avant de nous coucher, nous nous brossions les dents et, comme je mettais de la pâte dentifrice sur ma brosse à dents, j’en profitais pour en mettre sur celle de René, tant qu’à y être! Au bout de quelques semaines, je voyais que quelque chose n’allait pas entre nous : René était distant et froid, je me demandais vraiment pourquoi jusqu’au jour où il m’a dit. « Nathalie, peux-tu arrêter de mettre du dentifrice sur ma brosse à dents, tu n’es pas ma mère. Je me sens infantilisé quand tu fais cela! » La perception de René était tellement à des années-lumière de mes intentions que je suis mise à rire en expliquant que ce n’était nullement mon intention, je voulais juste lui faire plaisir. Depuis ce temps, c’est un « running gag » entre nous : régulièrement, il me tend sa brosse à dents pour que je lui mette de la pâte dessus et je réplique : « Si tu penses que je vais te mettre du dentifrice, tu peux toujours rêver ! »
Que se serait-il passé si René ne m’avait pas exprimé sa perception de se sentir infantilisé? Fort à parier que cette action, qui pour moi, partait d’un bon vouloir, aurait gâché notre relation. Ceci semble une peccadille, mais, accumulé sur des semaines, ceci aurait pu faire que nous aurions mis fin à notre relation, nous ne serions probablement plus ensemble aujourd’hui, nous n’aurions jamais connu ces seize belles années de complicité et d’amour, tout cela, pour un malentendu et une perception erronée.
Combien de fois ceci vous arrive-t-il dans vos vies respectives? On assume de l’intention de l’autre pour se rendre compte que finalement, si on valide, on a tout faux. Oui, mais, Nathalie, ce n’est pas facile de communiquer! J’ai peur que si je dis à l’autre des choses, il se fâche et qu'on se chicane! Tout se dit, il y a une façon de dire les choses correctement. Voici trois trucs qui pourront vous aider.
« Toutes nos connaissances ont leurs origines dans nos perceptions ». Leonard de Vinci
1- Parler au "Je"
La première chose est de parler au « je ». « Je me sens infantilisé quand tu agis de la sorte » est bien différent de « Tu m’infantilises tout le temps ». C’est beaucoup moins menaçant et confrontant quand on parle de ce qu’on ressent ou de ce qu’on vit.
2- Demander la permission de donner une rétroaction
Deuxième truc, demander la permission de dire quelque chose. René aurait pu dire, par exemple : « Nathalie, j’aurais besoin de te dire quelque chose d’important pour moi, tu me le permets? », et ensuite y aller avec comment il se sent. Demander la permission prépare l’autre à entendre ce que vous avez à dire. Ceci met « la table » pour une écoute plus active de l’autre.
3- Soigner son non verbal
Troisième truc, penser au non verbal, c'est-à-dire le ton que vous employez et l’attitude que vous avez pour dire les choses. Souvent, on va tellement penser au message qu’on a à dire, qu’on risque d’oublier que l’être humain n’accorde qu’environ 7% à vos paroles. 93% de l’attention de l’autre revient sur votre non verbal, c'est-à-dire votre voix, le ton employé, le langage du corps, la posture prise, le sourire bienveillant que vous avez, la nervosité que vous dégagez, si vous lui prenez la main ou non, etc.
Chose importante à se rappeler : nous sommes tous le produit de nos expériences, bonnes ou mauvaises. Cette phrase de Leonard de Vinci prend ici tout son sens : « Toutes nos connaissances ont leurs origines dans nos perceptions ». De là l’importance de valider nos perceptions avant d’en faire des réalités s’ajoutant à nos supposées connaissances! Bonnes communications!
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